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 maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. (gabe)

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MessageSujet: maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. (gabe)   maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. (gabe) EmptySam 16 Juil - 12:39

    “T’es encore là ?” Les bras croisés devant son ventre proéminent, le petit homme garde le regard posé sur la femme qui en équilibre sur un tabouret glisse un ouvrage entre les autres livres. La tête dans les romans, Pipa sortit de sa solitude jette un rapide regard à la montre autour de son poignet. La bibliothèque a fermé ses portes il y a bientôt une heure, l’homme aux lunettes chaussées sur le bout du nez doit attendre avec impatience le moment où il pourra rentrer dîner paisiblement avec femme et enfants. L’heure où Pipa s’en ira pour le laisser seul maître du temps dans cette salle immense aux murs couverts de livres. “Excuse moi, j’ai pas fait attention à l’heure” qu’elle dit en descendant précipitamment de son perchoir. L’homme hausse simplement des épaules en s’écartant d’elle pour aller rejoindre le bureau central, celui où il garde précieusement les derniers trésors de la bibliothèque. Les ouvrages qu’il protège jalousement, un nombre incalculable de clés, et toutes sortes de registres. “Gabe est pas là ?” qu’il dit en se penchant pour ramasser son paquet de cigarettes glissé de sa poche. Il dit parce que Pipa, c’est souvent qu’elle reste après l’heure et qu’il doit aller la chercher parmi les rayons, quand elle se retrouve seule chez elle sans personne pour l’attendre, le ventre noué à l’idée de se retrouver seule dans un appartement vide. Alors elle ne regarde pas l'heure. “Si, si. Je suppose.” L’homme hausse les sourcils, le regard posé sur cette femme-oiseau qui glisse ses bras menus dans les manches de son manteau. Pipa fuyante, avec cette pointe d’amertume dans la voix. Parce que si Gabe n’est pas partit pour un nouveau voyage, il n’en reste pas moins distant, différent. “Encore désolée Max. A demain.” Sur ses lèvres un sourire qui se veut plein d’assurance, et dont la douceur trahit pourtant l’hésitation. Pipa elle aime cet endroit, parfois plus que son propre appartement. Alors elle jette un regard rapide derrière elle, avant de pousser l’épaisse porte de bois qui garde protégés les milliers d’ouvrages de Boston. Elle n’entend pas si l’homme lui répond. Peu importe.

    Parmi les passants, la silhouette de Pipa glisse comme une ombre dans la nuit tombante quand il se met à pleuvoir. Sur ses cheveux parfaitement noués au dessus de sa nuque, elle glisse sa capuche sans accélérer le pas. Elle n’a pas envie de rentrer, pas maintenant, pas pour le voir si proche et pourtant si loin. Parfois à Gale, elle voudrait lui dire combien ça la rend triste. Mais elle ne lui dit pas. Elle se mure dans le silence, se met en colère parfois.

    Quand la porte de l’appartement s’ouvre, c’est d’abord l’absence de lumière qui frappe Pipa. Gabe ne vit pas dans le noir, elle non plus. Délicatement, ses doigts effleurent l'interrupteur qui doucement laisse filer la lumière qui vient remplir la pièce. Rien. Tout parfaitement à sa place, mais pas lui. Le long de ses épaules, elle fait glisser son manteau qu’elle laisse finalement tomber sur le canapé. Du bout des doigts Pipa, elle effleure le piano que Gabe a ramené avec lui et dont il est le seul à jouer. Pipa ne touche plus à ça. Pipa n’est plus la musique. Mais Pipa continue de s’approcher de l’instrument, attirée par la présence rassurante du piano. “Gabe ?”qu’elle murmure. La réponse du vide, et Pipa dont le ventre se noue à l’idée qu’il puisse lui être arrivé quelque chose, qu’il soit partit sans la prévenir, ou qu’elle est simplement oublié un de ces voyages. Sa main glisse dans la poche de son pantalon dont elle s’apprête à retirer son téléphone, quand la porte derrière elle s’ouvre, et laisse entrevoir la silhouette fatigué de cet homme aux traits tirés. Elle le reconnaîtrait parmi tant d’autres, et pourtant, il a ce quelque chose dans le regard qui n’est plus lui. Le regard posé sur lui, Pipa reste un instant interdite, les doigts noués autour de son téléphone. “Tu rentres tard” qu’elle dit en oubliant qu’elle même n’est là que depuis quelques minutes. Dans son ventre c'est la panique. Gabe ressemble à un inconnu.
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MessageSujet: Re: maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. (gabe)   maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. (gabe) EmptyDim 17 Juil - 0:30

Il devient difficile de tout concilier, d’apparaitre professionnel alors que tout ce qu’il voit dans le miroir c’est un homme faible en train de se décomposer. Ses traits sont tirés, son teint blafard. Il ne se reconnait pas, Gabe. Il s’efforce pourtant d’apparaitre aimable et souriant auprès des gens qui se trouvent dans l’aéroport. Il ne veut pas qu’on le découvre, que ça se sache. Il ne se pèse pas, le jeune Whelan mais il sait qu’il a déjà perdu quelques kilos. Epuisé. Il se demande encore comment il fait pour tenir debout. Cette douleur lancinante dans la poitrine l’irradie. Peut-être aurait-il aimé ne pas savoir ce qu’il avait. Ca aurait été moins difficile à encaisser, il aurait pu espérer à des chances de guérison. Là, il savait qu’il n’en reviendrait pas. Ce qui le tuait à petit feu, c’est qu’il avait presque atteint les étoiles. Son mariage, il l’attendait comme le messie. Il repensait au sourire de Pipa, à ses yeux illuminés de milles feux quand elle avait dit oui, et il sentait encore son cœur battre à tout rompre pour elle. Mais la seule chose qu’il pouvait lui promettre, c’était la mort. Elle le pleurerait à seulement vingt-cinq ans, ou peut-être vingt-six. Qui était-il pour la condamner à une vie aussi insupportable ? Par amour, Gabe ne pouvait se résoudre à faire de son mariage une noce funèbre. Il préférait encore s’arracher le cœur et la quitter, la perdre pour qu’elle puisse vivre. Liv n’était pas d’accord avec lui. Elle souhaitait qu’il se batte, qu’il accepte les traitements et qu’il y croie. Mais tout était contre lui. Un cancer des poumons ne se soigne pas comme un simple rhume. L’ironie, c’est qu’il n’a jamais fumé la moindre cigarette de toute sa vie. Quand il a quitté le travail aujourd’hui, après avoir souhaité un bon voyage à un couple de vieux amoureux comme au premier jour qui s’envolaient vers l’Espagne et Madrid qu’ils n’avaient jamais visitée, il était rentré chez lui, trouvant la maison vide. Aussitôt, il avait claqué la porte et était parti en vadrouille, toujours vêtu de son costume, avant de revenir, pris d’une quinte de toux qu’il connait bien maintenant. Et puis, comme souvent, l’évier se retrouve tâché de cette couleur rouge semblable à du vin, mais bien plus épaisse. Aussitôt, il la fait disparaitre, encore, toujours. Il s’assoit un instant le Gallois, pour reprendre sa respiration, et puis il repart. Il a besoin de faire un tour. Cette situation l’insupporte, le met plus que mal à l’aise. Il aurait besoin du soutien de Pipa dans cette épreuve, mais il se refuse de le lui demander. Il faut qu’ils se séparent, qu’il lui fasse du mal pour qu’elle ne puisse pas le regretter. Pourtant il l’aime d’un amour inconditionnel. Mais c’est la seule solution. Sur le chemin, Gabriel fait de nombreuses pauses, lui qui a pourtant une condition physique digne d’un athlète. Il s’arrête, sur un muret, sur un banc, reprend sa respiration et repart. Détour par le bar, comme une évidence. Un verre de whisky, puis deux, puis trois. La fatigue l’étreint et la nuit tombe, si bien qu’il se décide à rentrer, épuisé. Au fond, il sait que son corps peut encore tenir la distance, mais la fatigue morale, la détresse l’empêche de se relever. Il franchit une nouvelle fois la porte de chez lui, et cette fois, il doit faire face à sa fiancée. Elle est rentrée tard, mais c’est elle qui le blâme et non l’inverse. Elle cherche quelque chose, elle le sonde en posant là un regard accusateur. Gabriel ferme la porte et hausse les épaules. « Toi aussi. » Cette fois, il retire sa veste de costume, déboutonne deux boutons de sa chemise, mais pas plus. Comme s’il avait peur qu’elle voie quelque chose, alors que c’est interne. Retirant ses chaussures, qu’il range dans le placard, il ajoute. « J’étais parti faire un tour. Tu peux te faire à diner, je n’ai pas faim. » Cette perte d’appétit chronique finira par l’interpeler, il le sait. Il est incapable de se forcer. Ca le tue de jouer les hommes indifférents alors que tout ce qu’il souhaiterait c’est de la prendre dans ses bras et de lui faire part de sa détresse. La distance qu’il instaure entre eux est terrible. Lui-même a du mal à s’y faire. Si bien que le silence le dérange. Il aimerait qu’elle dise ou fasse quelque chose, parce qu’il est en train de se détruire plus vite que son cancer.
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MessageSujet: Re: maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. (gabe)   maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. (gabe) EmptyDim 17 Juil - 16:29

    L’incompréhension, le vide, et tout un tas de questions dans sa tête. Il fut un temps où Gabe parlait, où il savait dire ces choses cachées dans sa poitrine. Un temps peut-être où il lui faisait suffisamment confiance pour oser lui confier les images sombres dans sa tête. Mais Gabe ne parle plus. Ca fait quelques temps qu’elle le voit changer Pipa, sans obtenir de réponse à ses questions. Le regard hésitant, posé sur cet homme que la lumière éclaire faiblement, Pipa reste muette, faisant taire dans sa poitrine cette voix qui lui dit de l’approcher, de caresser sa peau, embrasser ses lèvres. Parce que dans sa tête, c’est une autre voix qui la fait réfléchir et lui noue la gorge. La voix de sa mère qui lui répétait quand elle était enfant toutes les maladresses du sexe masculin, l’attrait pour l’ailleurs, la nouveauté, la chaire. Gabe n’est pas comme ça. Pourtant, Pipa détourne tristement le regard, et s’éloigne du piano pour aller retirer ses chaussures, les pieds nus sur le plancher. “J’ai pas regardé l’heure” qu’elle dit pour la forme, pour ne pas lui dire, qu’au fond d’elle, elle appréhendait de rentrer pour ne pas avoir a affronter la triste réalité de ce qu’ils semblent voués à devenir. Des étrangers, et ça Pipa ne le comprend pas. “J’étais parti faire un tour. Tu peux te faire à dîner, je n’ai pas faim.” Doucement, elle redresse le regard, hésite à nouveau, et fait finalement un pas dans sa direction. “Tu as mangé ailleurs ?” qu’elle dit tout doucement, comme un murmure que le doute entoure. Tu as mangé avec une autre” qu’elle pense, qu’elle voudrait lui dire, mais qu’elle préfère garder pour elle. Sans le regarder, Pipa traverse le salon, défait ses cheveux qui retombe sur ses épaules, et laisse glisser son corps dans la cuisine. Pipa, elle soupire, lasse et fatigué de se battre contre rien. Le héro de Cervantes avait au moins contre lui les moulins. Alors de ses doigts mal-assurés, elle sort une bouteille de vin dont elle se sert un verre trop remplit qu’elle porte à ses lèvres, adossée au plan de travail, son regard à la recherche de celui de Gabe. Elle sait qu’elle fait une erreur, qu’elle commence à boire plus qu’elle ne devrait, mais l’idée d’arrêter son drôle de rituel ne l’effleure pas. Les lèvres plongées dans le liquide âpre, elle arrête de penser, juste le temps d’un instant.

    “Pourquoi tu fais ça ?” qu’elle finit par demander. Pourquoi tu gâches tout qu’elle a envie de lui dire. Pourquoi maintenant. Pourquoi tout court. Le verre de vin encore plein, elle repose un peu brutalement contre le plan de travail. “Ca pourrait être simple. On devrait se disputer sur la liste des invités du mariage…” Ses yeux à Pipa, ils glissent sur le corps défraîchit de celui tant aimé, avant, de celui pour qui elle aurait tout changé, avant. “...pas pour rien”. Le regard triste, c’est vers la chambre que ses pas à Pipa ils la mènent. Derrière elle, elle referme la porte de cet amour partagé, lui intime de ne pas la suivre, pas maintenant. Parce que dans sa poitrine à Pipa, y a plus toutes les couleurs d’avant. Une nouvelle porte qui se referme, et la jeune femme qui disparaît dans la salle de bain. Pipa qui se refuse à laisser s’échapper des paroles qui pourraient trahir les battements de son coeur.
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MessageSujet: Re: maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. (gabe)   maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. (gabe) EmptyLun 18 Juil - 0:19

Ce n’était pas comme ça qu’il avait envisagé sa vie. Ce n’était pas la mort qui était censée le frapper jeune mais le bonheur. Ils allaient se marier. Il n’avait pas envisagé que cela tourne au drame. Il refusait de l’entrainer dans une épreuve aussi lourde à supporter. Il ne voulait pas qu’elle le prenne en pitié, ni qu’elle regrette de l’avoir épousé alors qu’il serait bientôt un déchet humain. Ce n’était pas envisageable. Mais la situation dans laquelle il se trouvait était à l’heure actuelle encore plus difficile à accepter. Il voit bien la détresse dans ses yeux, cette incompréhension vivace qui ne demande qu’à être rassurée. Pipa souhaite des réponses à ses questions, mais il ne peut pas les lui fournir. Elle est si proche de lui et pourtant si près. Pipa, si elle savait à quel point il mourrait d’envie de la serrer dans ses bras, de l’embrasser jusqu’à voir son souffle lui manquer, elle comprendrait que la flamme ne peut s’éteindre en lui, que c’est elle et pas une autre, que jusqu’à sa mort, elle sera la seule et l’unique femme à l’avoir fait vibrer. Mais il n’a pas le droit de lui souffler au coin de l’oreille, la rupture n’en serait que peu évidente. Pourquoi veut-il la quitter ? Pour lui laisser une chance à elle, pour pas qu’elle ne perde son temps. Un acte louable, mais tellement répugnant pour l’être aimé autant que pour lui. Il sent que Pipa ne supporte plus cette absence de relation, de partage et qu’elle prend sur elle sans arrêt. « Je vois. » Dit-il simplement. Son ex-future-femme préfère rester au travail plutôt que de le voir. Si ça fait mal, il se dit que ce n’est pas plus mal, qu’elle commence à s’éloigner de lui et peut-être qu’elle partira d’elle-même pour se sauver. « La semaine prochaine je pars remplacer un collègue sur un long-courrier, je pars du dimanche au vendredi. » C’est un mensonge bien ficelé. Il ne peut pas prendre l’avion, sa tête bourdonne trop, et il a peur des répercussions sur son organisme. Mais il compte partir, pour préparer sa fin, pour qu’elle tente de s’occuper sans lui, pour l’y habituer. Il ne sait même pas où il ira, mais il s’isolera. A sa question qu’il juge accusatrice, parce que jamais il n’aurait osé manger sans elle, même s’il souhaite la maintenir à l’écart, il rétorque sèchement, insistant sur la deuxième partie de phrase. « Non. Je n’ai pas faim. » Ca ne signifie pas qu’il a mangé, mais cela souligne un problème et c’est peut-être une erreur de sa part. Une douleur incandescente se propage dans son corps mais elle n’est pas due à son cancer, elle est due à l’attitude de celle qu’il aime. Elle boit. Elle l’ignore. Elle boit. Elle ne doit pas se saouler à cause de lui. Il prend conscience que son plan ne marche pas si bien que ça. Il détourne le regard, désespéré par l’attitude de Pipa. Mais alors qu’il s’apprête à aller se changer, il reste interdit à la demande de la jeune femme. Il voudrait la prendre dans ses bras et lui dire qu’il ne fait ça que pour elle, pour son bien, pour qu’elle ne souffre pas, pour qu’elle ne le regarde pas se détruire à petit feu. Il hésite à lui dire la vérité, il en meurt d’envie. Son regard fatigué croise celui contrarié de la petite blonde et il ne sait pas quoi lui répondre. Il lui inflige un silence plein de doutes. Ils devraient préparer leur mariage. Mais il n’y en aura pas. Ca le tue d’être aussi mauvais avec elle, de lui faire de la peine. Son cœur saigne, comme ses poumons. « Je sais pas si j’ai envie de me marier finalement. » Lâche-t-il dans un souffle alors que la femme de sa vie s’est murée dans leur chambre ou leur salle de bains. Du pur mensonge. Il n’a qu’une seule envie, qu’elle soit sa femme, qu’elle lui dise oui pour la vie, pour l’éternité, mais rien de tout ça les attend. Il la regarde lui échapper, s’éloigner, muet, anéanti par un amour trop fort pour perdurer dans la maladie et la mort. « C’est pas pour rien, Pipa… C’est pour toi que je le fais. » Qu’il continue de parler seul. Une nouvelle quinte de toux. Celle-ci beaucoup plus rauque, déchirant sa poitrine avec force, elle semble interminable. Il met la main devant la bouche. Il a du mal à respirer, Gabe. Sa tête tourne comme dans un manège, il ferme les yeux, se raccrochant au piano à côté de lui. Il prend une profonde inspiration sifflante, mais parvient à retrouver sa sérénité. Il a besoin d’un remontant. Lui qui buvait rarement s’est transformé en alcoolique anonyme. Le verre de whisky à la main, il s’avance vers la porte de leur chambre pour tendre l’oreille à l’affut d’un bruit suspect, différent. Tout ce qu’il espère c’est de ne pas l’entendre pleurer. Il aurait tant de mal à le supporter.

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MessageSujet: Re: maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. (gabe)   maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. (gabe) EmptyLun 18 Juil - 20:34

    “La semaine prochaine je pars remplacer un collègue sur un long-courrier, je pars du dimanche au vendredi.” il dit, comme ça, en lui donnant presque raison de prendre le temps d’oublier l’heure en fin de journée. Gabe va s’envoler. Gabe va s’éloigner, au sens littéral du terme cette fois ci, et Pipa, ça lui noue la poitrine à la simple idée de le voir partir comme ça. Cette idée un peu naïve qui lui fait dire que s’il part cette fois là, il ne reviendra pas, pas comme avant. Il ne reviendra pas, lui l’amoureux dans les bras de qui elle venait glisser son corps à l’allure fragile, envahit par le manque, habité par ce désir immense de ne plus jamais le laisser s’éloigner. C’est peut-être parce que son coeur n’arrive pas à se faire à l’idée qu’il la repousse, c’est peut-être l’heure presque tardive, mais sa tête lui fait mal. “Je viendrais te chercher” qu’elle murmure, incapable de savoir si elle affirme ou le questionne. Laisse moi venir qu’elle voudrait lui dire. mais Pipa ne le fait pas. “Non. Je n’ai pas faim.” Son verre entre les doigts, c’est tout un tas d’idées qui envahissent la tête de Pipa. La maîtresse bien sûr, cette femme désirable cachée dans les abysses de son âme. La maladie aussi, cette vipère vicieuse se languissant de sa douleur. Est ce que ça pourrait être ça, l’explication du Gabe aux traits tirés, qui de plus en plus souvent l’abandonne au moment de manger ? “Tu devrais en parler au médecin Gabe. C’est pas normal…” T’entends, c’est pas normal, pas normal du tout. “On y va ensemble si tu veux, pas demain, mais je peux prendre un après-midi...” qu’elle dit avant de redresser le regard, pas vraiment sûre de bien faire, lasse de se voir refuser les mains qu’elle lui tend. Alors peut-être qu’elle devrait arrêter Pipa, de s’accrocher à des ombres, à des souvenirs, à des murmures.

    “Je sais pas si j’ai envie de me marier finalement.” Le dos collé contre la porte de la salle de bain, Pipa reste interdite. Elle pourrait porter la main a ses lèvres, fondre en larmes. mais elle ne le fait pas. Pipa, femme forte, enfant élevée pour devenir une brillante actrice de sa propre vie. Elle le sent pourtant, son coeur qui s’emballe, triste et paniqué, en colère aussi un peu. Doucement, elle ferme les yeux. Au fond, c’est presque une libération, de savoir qu’il ne veut plus d’elle. Ca donnerait du sens à tout, qu’il se soit finalement lassé de leur amour qu’elle croyait pourtant voué à l’éternité. Parce que Gabe n’est pas les autres, parce que Gabe, n’a jamais ressemblé à personne. Parce que la vie sans lui n’a pas de sens. Dans la salle de bain, Pipa s’avance, ouvre l’évier qui laisse s’écouler l’eau à forte vitesse. De quoi faire taire le silence. De quoi étouffer tout le mal que ça lui fait. Sur le carrelage, Pipa se laisse tomber, doucement, ses épaules nues contre le mur froid. C’est pas le mariage le problème. C’est pas le mariage qui la rendra heureuse. C’est tout ce qui va autour. “’C’est pas pour rien, Pipa… C’est pour toi que je le fais.” Elle l’entend. Doucement, comme un murmure, mais elle reconnaît sa voix, elle reconnaît sa toux aussi. Alors assise sur le sol froid de la salle de bain, elle glisse derrière son oreille une mèche de cheveux qui s’obstine à fuir. Elle aussi. Soit courageuse Pipa. soit courageuse et affronte la, cette vérité qui te fait si peur. Parce que tu le sais pas vrai ? Parce que tu l’entends, respirer difficilement. Tu les voix, ses yeux qui se creusent. Tu le sais pas vrai ? Parce que t’es pas bête, mais que ça fait mal, vraiment mal, quand on réalise que la vérité est triste. Alors Pipa se lève, éteint l’eau qui coule, noue ses cheveux. Elle ouvre une porte, puis la seconde, et tombe nez à nez avec Gabe. Gabe et son verre de whisky. Gabe qui trahit sa parfaite hygiène de vie. Alors Pipa ne parle pas. délicatement, elle laisse ses doigts glisser autour des siens, et s’empare du verre qu’il n’a du qu’effleurer. Sa main libre, elle la pose sur sa joue, plante ses yeux sur lui, cherche un instant à lire le Gabe planqué derrière toutes ces barrières. Sa main glisse contre sa joue, puis le long de l’arcade de son menton. “On a jamais été obligé de se marier...” Doucement, le détourne le regard, sa main toujours contre, pour s'assurer qu'il ne disparaisse pas peut-être. "Mais parle moi Gabe... Parle moi."
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MessageSujet: Re: maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. (gabe)   maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. (gabe) EmptyLun 18 Juil - 22:01

C’est bien trop difficile de lui mentir. Elle est loin d’être idiote la formidable Pipa. Elle le connait par cœur, elle devine dans ses yeux qu’un long-courrier serait bien trop éreintant pour sa carcasse. Il s’acharne à l’éloigner de lui, mais elle est peut-être plus forte que lui dans cette épreuve. Et si au lieu de la repousser, il en faisait son soutien indéfectible ? Oui, mais après ? Comment arriverait-elle à faire face lorsqu’il rendrait son dernier souffle, affaibli comme jamais, plus laid que ce qu’il n’aurait jamais été ? Comment arriverait-elle à surmonter le vide et à refaire sa vie après avoir veillé, après être resté à son chevet ? Il ne peut pas s’autoriser à envisager cette possibilité. C’est par amour qu’il souhaite s’en détacher et il doit parvenir à ses fins. Mais la tâche semble si hardie qu’il ne sait être ferme pour la blesser. Ca lui fait trop mal. Lui dire une méchanceté c’est comme s’enfoncer un poignard dans le cœur et le triturer pour qu’il subisse une mort lente et douloureuse. « Je peux prendre un taxi. T’embêtes pas. » Répond-il dans cette nouvelle indifférence qui ne le caractérise pas du tout, lui qui autrefois aurait donné n’importe quoi pour passer ne serait-ce que trente secondes avec elle. C’est toujours le cas, parce que son cœur continue de battre pour elle avec force, et c’est peut-être ça qui le maintient en vie. Il aurait dû lui faire du mal et lui dire qu’il avait mangé avec quelqu’un d’autre. Avec une charmante demoiselle plaisante à regarder comme à écouter, comme Pipa. Mais c’est trop tard et il ne peut s’y résoudre car ça lui ferait beaucoup trop de peine. Elle s’inquiète, elle commence à comprendre et le jeune homme fait face à une impasse. Toujours sur ce même ton sec, il rétorque, comme agacé par toute cette inquiétude mielleuse et fatigante. « Je l’ai vu le médecin. Tout est normal. Ca va passer. » Il a mal, parce qu’il lui inflige une attitude déplorable qu’il se force à mettre en place pour le bonheur de la femme aimée. « Arrêtes de t’inquiéter pour rien. » Qu’il lui conseille. C’est lié à la chaleur, devrait-il dire, mais il ne se justifie même pas.
Il voudrait savoir comment elle le vit, bien qu’il parvienne à déceler le sentiment majeur chez elle qui est l’incompréhension, il voudrait pouvoir s’encourager à aller dans le sens qu’il pense être le plus juste s’il pouvait avoir une idée de ce qu’elle pense tout bas. Gabe n’a jamais voulu lui causer du tort. Il l’aime. Comme un fou. Un amour inconditionnel ne peut avoir de fin. Et pourtant, si lui ne l’oubliera jamais, il ne souhaite qu’une chose, qu’elle oublie ce gars avec qui elle a partagé des souvenirs formidables mais qui n’a pas vécu trente ans. Il sait qu’elle a entendu tout ce qu’il a dit tout haut, ou du moins, il le comprend lorsqu’il se retrouve face à elle dans l’encadrement de la porte. Maternelle, sa fiancée lui retire habilement le verre de la main et cherche à lui faire entendre raison en lui caressant la joue. Au contact de ses doigts longs et fins de pianiste il ferme un instant les yeux. Ce contact simple irradie son être tout entier. Il ne veut pas la perdre. Elle le fait culpabiliser et regretter. Il ne veut pas être égoïste. Il ne veut pas lui raconter la vérité parce qu’il sait qu’elle resterait, qu’elle ne voudrait pas le quitter, et il ne peut envisager cette possibilité. Que faire ? Gabe réfléchit rapidement et il n’arrive pas à se convaincre qu’il puisse lui offrir sa mort en cadeau de mariage. Alors il fait un mouvement de tête pour se débarrasser de la main de la jeune femme, pourtant si rassurante, et s’agace en lui agrippant le verre pour lui arracher des mains : « Fous moi la paix ! Je vais bien, je te dis ! Et rends-moi mon verre ! » Mais une nouvelle quinte de toux le punit et il tousse pendant bien quinze secondes sans retrouver son souffle et mettant sa main devant la bouche, une nouvelle expectoration rouge carmin vient tâcher ses doigts. Il tourne les talons, furieux. Il ne parviendra pas à mettre son plan à exécution parce que la maladie en a décidé autrement.
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MessageSujet: Re: maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. (gabe)   maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. (gabe) EmptyMar 19 Juil - 12:54

    “Fous moi la paix ! Je vais bien, je te dis ! Et rends-moi mon verre !” Sa voix a Gabe, elle a changé, elle est brûlante, et ça surprend Pipa. Comme une enfant prise sur le fait d’une erreur à ne pas commettre, elle recule, gardant pourtant au creux de sa main le verre au sein duquel s’agite le liquide ambré. Ça lui fait mal, et c’est plus la tristesse qui gagne sa gorge, mais la colère. Fatigué de se battre pour rien. Fatiguée de se battre tout court. Alors elle les repousse, le verre, Gabe. Le whisky vient se renverser sur sa chemise, mais elle n’y fait pas attention. Pipa, elle s’écarte de Gabe, alors qu’a ses yeux, les larmes font la queue, attendant seulement l’autorisation de pouvoir se déverser le long de son visage. Elle a mal, partout, et sa tête bourdonne. Pourtant elle plante sur lui ses yeux immenses, reste interdite quand il se met à tousser, crache ses poumons, tâche ses propre doigts de sang. La colère, encore. Plus forte. Parce qu’elle a la certitude qu’il lui cache quelque chose de terrible. Parce qu’elle voudrait lui hurler de ne pas faire se qu’il fait, de ne pas tout gâcher. Avant que ce soit trop tard. Mais c’est lui qui s’écarte, qui disparaît alors qu’elle s’apprête à parler. Gabe qu’elle observe un instant s’éloigner, le souffle fort. Il va mourir, elle le sait. Ca parcours tout son corps, ce sentiment d’abandon, l’abandon de Gabe. Il ne se bat pas. La vipère le mord, et il reste là sans rien faire. Pipa ferme les yeux, un instant. Il lui fait mal, vraiment mal, à chaque parole qu’il prononce, et pourtant, elle n’arrive à se résoudre à jouer au même jeu que lui. Alors Pipa prend sa suite, marche jusqu’à l’atteindre, pose la main sur son coude pour qu’il s’arrête, qu’il lui laisse seulement quelques secondes pour s'immiscer dans sa tête. Elle ne le regarde pas, terrifiée à l’idée de ce qu’elle pourrait y voir. Elle laisse sa main glisser jusqu’à la paume du garçon, celle entrouverte, et tâché du beau carmun. Elle ne parle pas Pipa, parce qu’il trouverait quelques de mauvais à répliquer, quelque chose de sale. Elle se contente d’attraper un torchon qu’elle entoure autour de sa main. Pour cacher la misère de ce qui semble le détruire. Pour effacer la certitude qu’il disparaît sous ses yeux. Alors seulement, Pipa redresse le regard, et croise le sien, dans lequel elle croit lire la détresse. Gabe ressemble à un animal terrifié dans les phares d’une voiture trop bruyante. Dans d’autres circonstances, elle l’aurait aidé, serait resté, sans insister. Mais son “fout moi la paix” résonne dans sa tête à Pipa, violent, dur, froid. Alors ses doigts desserre la pression exercée autour de lui. Elle s’écarte, le regard froid à son tour. Laisse le mal te ronger Gabe, mais fait le tout seul. Ce soir au moins. Pipa hésite, Pipa soupire. Pipa les sauve un peu, à sa manière, en refusant de le laisser tout détruire. Elle refuse de le voir comme l’idiot qu’il s'efforce à être à présent. Alors elle fait demi-tour, attrape son manteau laissé sur le canapé. Une manche, la seconde. Son coeur bat plus fort encore. Elle a l’impression d’abandonner, de fuir, pourtant au fond, elle sait que c’est juste. Elle doit lui foutre la paix. Elle doit partir. Pas le laisser mourir, jamais. Le laisser réfléchir. La porte s’ouvre sous la pression de sa main, elle baisse le regard. “Tu sais Gabe, a force de penser que tu peux tout gérer tout seul, tu vas t’y retrouver pour de bon, tout seul…” Doucement sa voix se meurt. Elle croise son regard et s’empresse de le fuir. Derrière elle la porte se referme. Elle n’écoute plus.
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MessageSujet: Re: maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. (gabe)   maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. (gabe) EmptyMar 19 Juil - 17:41

Le whisky se répand sur la chemise d’un blanc immaculé du Gallois qui fait juste un pas en arrière pour s’écarter, ne cherchant même pas à essuyer son propre vêtement. Peu lui importe. Ce n’est que du tissu. Il sait qu’il l’énerve, que la situation commence à devenir invivable pour elle et il aurait voulu qu’elle lui crie dessus, mais rien n’émane de sa fiancée, au contraire de lui qui se trahit sans pouvoir se retenir de le faire. Elle sait et c’est trop tard. Il ne peut plus mentir, il ne peut plus jouer, feindre la bonne santé avec un grand sourire. Le crabe s’immisce un peu plus en lui pour le détruire et entrainer Pipa dans sa chute. Il préfère fuir, ne pas l’affronter. Que pourrait-il lui dire ? Qu’il est déjà sur la fin ? Comment lui expliquer qu’il ne veut pas endurer des traitements inhumains n’ayant qu’une chance minime de survivre ? Elle ne comprendrait pas, parce qu’elle voudrait qu’il lutte. Mais le pessimisme qui a gagné Whelan n’a pas de limite. Il va mourir. Il se le répète, pour se convaincre qu’il n’est même pas nécessaire de lui raconter cela. De toute façon, elle le sait. Elle l’a compris. Il tourne le dos à l’amour, il dit bonjour à la mort. Mais pas encore. Une fois de plus, Pipa est là pour le rattacher à la vie, un court instant, rien que par son contact. Il l’aime tellement. Leurs mains se joignent entre elles, comme si la tâche de sang au creux de sa paume n’était qu’un moyen de sceller leur union, leur force. Elle souhaite faire front avec lui, mais c’est là qu’ils sont en désaccord. Pipa n’a pas à surmonter une telle épreuve. Il ne veut en rien l’y obliger. Il ne veut pas la voir pleurer à chaque fois que la maladie gagnera une bataille, il ne veut pas la voir implorer quiconque de l’épargner, il ne veut pas qu’elle se mette à croire que la vie ne mérite pas d’être vécue. Il a besoin qu’elle respire et chante la vie, besoin qu’elle sourie à tout jamais. Le torchon qu’elle place dans sa main, c’est tout un symbole. Dissimuler pour oublier qu’il est malade, c’est exactement ce qu’il a fait. Mais pour elle, c’est peut-être le moyen de faire table rase, de lui montrer que la maladie ne changera rien. Au moment où Gabe croise son regard, c’est tout un bouleversement. Sa vie défile devant lui, il revoir leur rencontre, leur amour, les sacrifices faits pour que leur histoire vive, et là, cette fois-ci, il ne veut pas surmonter cette épreuve. L’obstacle est trop haut. Ca ne lui ressemble pas au Gallois qui s’est toujours cru au dessus de tout, mais le manque de certitudes l’empêche d’y croire. Le cancer des poumons ne fait pas partie de ceux qui vous autorise à penser à un avenir. Il voudrait lui dire qu’il a peur, peur de la douleur, peur de la voir disparaitre, peur de se voir mourir. Il ne sait pas à quoi s’attendre, il sait juste que ça sera horriblement douloureux et il ne veut pas qu’elle assiste à ça. Les yeux bleus du Gallois peinent à exprimer autre chose que de la désolation. Et puis, Pipa décide de s’en aller. Il l’observe prendre son manteau et le mettre sans qu’il puisse dire ou faire quelque chose. Au moment où elle pose la main sur la porte, il réalise qu’il a ce qu’il souhaite. Elle s’en va pour de bon. Mais il n’en est pas plus soulagé. Au contraire, son ventre se noue et le tiraille. Il ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais aucun son ne s’échappe, et derrière sa fiancée qui s’échappe, la porte claque. Il ne veut pas tout gérer tout seul, il veut la protéger. Et dans un murmure, abattu, Gabe marmonne : « Je vais pas finir seul, je vais mourir… » Et puis, il s’avance à la fenêtre pour la voir sortir de l’immeuble, quitter sa vie, le cœur en miettes. « Toi par contre, tu dois vivre… » Il pose la main sur la vitre, regardant une dernière fois l’ange reprendre sa liberté.
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