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 LENA (+) Bloody Hell.

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Arès O'Hara

Arès O'Hara

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MessageSujet: LENA (+) Bloody Hell.    LENA (+) Bloody Hell.  EmptyMer 12 Oct - 21:56



Il n'est pas réel. Il n'est rien de plus qu'une constante inventée, quantifiée par l'homme pour définir ce qui ne peut pas l'être. Alors, quand on est suffisamment attentif au monde qui nous entoure, on peut se rendre compte qu'il est loin d'être aussi immuable que la science le prêtant. Pour certain, il peut s'arrêter dans un passé douloureux et pour d'autres, il peut reculer. Je passai les doigts sur l'objet, puis le saisis brusquement pour le ranger dans le dernier tiroir, que je refermai. Il s'était arrêté pour moi, avant de reculer si loin que la douleur n'y avait plus aucune réalité. Un sourire étira mes lèvres gercées par le froid et je détournai les yeux. Une fois de plus. J'attrapais ma veste, mon sac et la dizaine de livres dont j'avais besoin et sortis pour rejoindre ma voiture. L'université ouvrait ses portes à quelques kilomètres de chez moi mais quelque soit l'heure à laquelle j'arrivais, le campus était toujours noir de monde. Je me garais sur le parking, descendis et répondis à quelques sourires d'un mouvement de tête. Les muscles bandés et les bras enroulés autour des livres, je pressai le pas pour éviter questions et interruptions. Heureusement, personne ne m'arrêta sur la route et je gagnai le couloir du département d'archéologie sans avoir été ralentit. Calant mes livres contre le mur et ignorant la douleur provoquée par leur poids, je fouillai la poche de mon jean et en sortis mon trousseau de clé. Mais quand je tentai de la tourner, je perçus une nette résistance qui m'indiqua que mon bureau n'était pas fermé. Le sourcil levé, je m'apprêtai à ouvrir quand mon portable sonna. Je décrochai, ouvris le panneau d'un coup de pied et m'avançai vers mon bureau. « O'Hara. »  « Ouais, c'est Aleko. »  « Je sais. » répondis-je impatient en laissant tomber les lourds ouvrages sur la table de bois. « Il paraît que tu veux en apprendre plus sur le meurtrier du russe ? Tu as des précisions ? »  « Blonde, élancée, souple comme un chat et environ … » Je me tus en percevant un mouvement à ma droite. Quand je me retournai, je croisai un regard vert profond, adoucit par les longs cils qui les couronné. Interdit par sa présence, je frôlai des yeux ses joues crémeuses caressées par de rebelles boucles pâles puis ses lèvres incarnates.  « Tu n'as pas une idée de la taille ? » Grande et fine, elle était vêtue simplement.Une petite robe claire qui moulait ses formes, une veste en jean et des chaussures qui n'étaient pas destinées à mettre ses chevilles en valeur. Et pourtant … elle dégageait un charme indéfinissable, presque dangereux. Je levai un sourcil, les doigts crispés sur mon téléphone dans lequel s'élevait une voix impatiente. « 1m68 environ. » lâchai-je dans un grognement. «Je n'en sais pas plus. Je compte sur toi. » ajoutai-je froidement avant de raccrocher. Je coulai de nouveau un regard à l'intruse, sans un mot. A première vue, elle n'était pas étudiante … Je la détaillai des pieds à la tête puis m'immobilisai . « Ce salop ... » J'ouvris brutalement la porte et, sans me soucier d'être vu ou entendu, tonnai. « Kjeld ! » Ce dernier sortit, comme s'il attendait mon appel, avec un sourire aux lèvres et une innocence feinte qui confirma mes soupçons. Il referma la porte du bureau voisin et me rejoignis, sans pouvoir dissimuler un amusement qui me fit grincer des dents. « J'ai remplit ton questionnaire de merde, non pas pour que tu me trouves une femme mais pour le travail. »  « Je sais. »  « Alors qu'est-ce que cette poupée blonde fou dans mon bureau ? » sifflai-je entre mes lèvres pressées. Il se pencha pour regarder dans la pièce. « Mon bureau n'est pas un terrain de jeu pour tes petites expériences à la con. Alors rappelle la demoiselle et foutez tous les deux le camps. » grondai-je en ouvrant la porte en grand. D'un signe de tête, je fis signe à la jeune femme de partir mais Kjeld m'interrompit avant qu'elle fasse un geste. « Tu ne te souviens pas ? » demanda t-il avec une pointe de moquerie dans la voix. « Tu m'as demandé de te la trouver. » « Ne te ... » Je me tus brutalement et une ombre passa sur mes traits.  « Et merde. » lâchai-je tandis que les souvenirs me revenaient. « Quel accueil … je te trouve une petite perle et tu lui aboies dessus avant même de la saluer. » me provoqua t-il en me frappant dans le dos.  « Mais bon, je l'ai prévenu qu'elle risquait de regretter son embauche. » se moqua t-il avant de s'éloigner en sifflotant. Je serrai les dents et d'un geste d'humeur, fermai brutalement la porte. Je coulai un regard à la jeune femme, qui n'avait toujours pas ouvert la bouche. Au moins, elle possédait cette qualité. Je retirai ma veste, la lançai sur le dossier de ma chaise et posai mon sac à dos sur le plateau. « Je ne voulais pas de vous » commençai-je abruptement en la regardant dans les yeux, « et je n'avais pas le moindre souvenir de votre arrivée. Néanmoins, et autant vous le dire, vous risquez effectivement de regretter votre affectation. Je n'aime pas être dérangé, je n'aime pas qu'on me parle quand je bosse et je suis difficile à vivre. Dans ces conditions, vous tenez vraiment à bosser pour moi ? » Je lui laissai quelques secondes, puis repris.  « Entre nous, j'espère que vous allez répondre non. Si vous pouvez prendre la porte, ça m'arrangerait même. Mais dans le cas contraire, vous pouvez commencer en lisant ces livres. » lançai-je en poussant les pavés vers elle. Alors, et sans plus faire attention à la demoiselle, je sortis mes documents de mon sac et me laissai tomber à mon bureau pour trier mes papiers avant mon premier cours.
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Milena Voronov

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MessageSujet: Re: LENA (+) Bloody Hell.    LENA (+) Bloody Hell.  EmptyJeu 13 Oct - 0:37


lena & arès

i'm made of stone i don't break.

La sonnerie du téléphone retentit pendant quelques instants dans le silence de son appartement. Un message, quelques lettres noirâtres qui fignolaient ainsi les derniers détails. Ceux de son plan, de sa nouvelle identité, un cv créé de toute pièce, qui était attrayant, assez pour attirer, pour l'embaucher pour dessiner la surprise et le contentement sur le visage de cet homme qui lui avait fais passée son entretien pour son futur poste, un poste d'assistante qu'elle avait décrochée, ce qui n'était guère une surprise au vu des références inscrites. Pourboires et manipulations avaient suffi à faire d'elle une jeune femme brillante, douée en histoire et en la recherche de ces trésors anciens.Un fin sourire ironique se glissait sur ses lèvres pourpres, ses doigts délaissant le téléphone pour glisser sur la couverture de l'un de ses livres qu'elle avait étudiée par cœur. Elle était consciente que le moindre mot de travers ou faux pas feraient voler en éclat cette fausse personnalité, cette couverture tissée avec minutie. Ses ivoires effleuraient son inférieure, délaissant son attention pour attraper son portable, une sonnerie sourde résonnant durant quelques secondes avant qu'une voix grave ne résonnait à l'autre bout du fil. Sa langue natale reprit le dessus en une conversation brève pour ensuite raccrocher sans attendre la réponse de son interlocuteur. Si elle arrivait à l'obtenir...Elle poussait un léger soupir, coulant un regard vers l'horloge murale aux aiguilles noirâtres qui se mouvaient en une danse lente et magnétique. Il lui restait très peu de temps avant de se rendre à l'université et ainsi embrasser ce rôle, celui qui lui était totalement opposé. Elle devait endormir la méfiance, rester dans un rôle qui n'éveillerait aucun soupçon à son égard, celui de l'assistante adorable et maladroite mais qui excellerait dans son travail, un travail qui serait un rapprochement à son avantage. Une légère grimace s'inscrivit sur ses traits à l'idée de devoir jouer les blondes coincées et intellos sur un laps de temps indéterminé. Mais le jeu en valait la chandelle, le frustration des semaines à venir viendrait à s'effacer lorsqu'elle presserait la détente et mettrait ainsi fin à cette histoire qui se terminerait inévitablement par le sang. Elle se détournait, se rendant dans la chambre pour se changer, délaissant ses habits sombres pour une robe à motif ainsi qu'une veste en jean qu'elle enfilait sur ses épaules fines et dénudées. Les boucles blondes furent ramenées en une queue de cheval qui effleurait sa nuque, dessinant ce visage poupin où ne se mêlait aucun artifice si ce n'était quelques fins traits de maquillage à peine perceptible. Les émeraudes furent intensifiées, rehaussés par ces lunettes noirâtres qu'elle glissait sur son nez, le dernier accessoire de sa transformation complète. Elle ressemblait à cette image innocente et pleine de savoir qu'elle voulait tant se donner, celle d'une jeune femme qui ne vivait que pour sa passion et son travail sans avoir une vie privée active, trop intimidée par le monde extérieur, préférant restée cloîtrée dans son monde. Son index glissait sur la chaîne argentée qui reposait contre sa clavicule, où pendait une croix orthodoxe, un bijou lui appartenant, à cette lumière blonde aux yeux azurés qu'elle se devait de protéger de ce monde sombre qu'elle quitterait une fois ce dernier contrat effectué. Un soupir s'échappait de sa bouche mutine avant qu'elle ne tournait le dos, attrapant son sac pour se rendre à l'université et commencée ainsi cette obscure mascarade.

Elle coulait un regard sceptique sur le bureau en désordre, laissant glissée ses prunelles sur les tiroirs clos où se cachaient peut-être ces preuves dont elle avait besoin. La porte était fermée dans son dos, mais elle était consciente qu'il ne tarderait à arriver, du moins selon l'affirmation tenu par son collègue, un dénommé Kjeld, ce même homme qui avait assisté son entretien et qui l'avait engagée. Recluse dans un recoin de la pièce, elle coulait un regard vers la porte obstinément close, le corps raide, tenant contre sa poitrine quelques dossiers, dont l'un qui pourrait être la clé pour gagner son respect. Une œuvre d'art convoitée, qu'il n'avait réussi à obtenir, un trésor qu'il aurait bientôt en sa possession grâce à elle. Un cliquetis suffit à attirer son attention, se tendant légèrement, ses sens en alerte, une sonnerie de téléphone retentissant au même moment où la porte métallique se dérobait pour laisser entrevoir cette silhouette ombrée et familière. Il ne l'avait remarquée, pris dans une conversation téléphonique qui vint maculée d'ombre ses prunelles verdâtres. Une description qui était sienne. Ainsi donc fouinait-il, cherchant une explication à ce meurtre dont il avait eu un bref aperçu. L'ombre se distilla, disparaissant d'un regard qui ne reflétait plus que l'angoisse et la timidité lorsque qu'il posait ses prunelles turquoises sur son visage qui laissait échappée une légère teinte écarlate jouée. Son regard...Il était perçant, froid, sombre, captivant. Elle baissait légèrement les yeux tout en écoutant soigneusement les mots qui s'échappaient de ses lèvres, continuant d'adopter l'attitude de cette jeune femme craintive et intimidée. Il finit par laisser échapper une insulte qui ne lui était destiné, appelant ce collègue aperçu plus tôt avec lequel il entretint une vive discussion. Une grimace infime ourlait légèrement le coin de ses lèvres, mais elle ne fut que brève, laissant place à cette moue déconfite et gênée quand des idées plus sanguinaires se dessinaient dans son esprit. Kjeld l'avait prévenue durant l'entretien que ce ne serait aisé de travailler pour lui, mais elle n'avait guère imaginée à quel point il pouvait être aussi antipathique. Elle refoulait ses pulsions meurtrières, restant silencieuse même après le départ du blond qui ne fit qu'aggraver l'humeur du brun. Leur collaboration allait effectivement être très compliquée, mais elle ne fit aucun mouvement, laissant les mots s'écouler sur son être immobile et tendu avant qu'il ne lui laissait deux choix pour ensuite s'installer derrière son bureau et agir comme si elle n'était qu'un songe, une illusion. Elle se retint de lever les yeux au ciel, finissant par se mouver, effectuant quelques pas légers vers le bureau de son supérieur, ignorant purement et simplement les livres qu'il avait poussé en sa direction. Si elle jouait le rôle d'une jeune femme timide, rien ne l'empêchait d'outrepasser cette même timidité par sa soi disant passion. Elle inspira profondément, posant un dossier plastifié devant lui, l'interrompant ainsi dans ses activités tout en prenant la parole d'une voix légèrement nerveuse.  « Une statuette égyptienne. » souffla t'-elle doucement en effectuant légèrement un pas en arrière. « J'ai lu chacune de vos recherches Professeur O'Hara, je les suis même avec attention et j'ai vu que cette statuette était l'un des objets que vous cherchez à obtenir. J'ai passée quelques coups de fils avant de venir ici et j'ai réussie à trouver un accord avec la personne qui l'a en sa possession. Normalement, elle devrait arriver à votre bureau demain matin pour que vous puissiez ainsi y jeter un oeil. » Elle se tût pendant quelques instants, remettant en un geste mal assuré ses lunettes sur son nez avant de reprendre la parole, les yeux baissés, tortillant ses doigts les uns avec les autres en un geste nerveux. « Je sais que ma présence vous est indésirable, mais je vous promets que vous ne le regretterez pas. Je suis motivée, vraiment très motivée. Je suis prête à vous décharger d'une partie de vos travaux et d'effectuer les tâches que vous me confierez et que vous n'avez le temps d'effectuer. Je veux simplement apprendre à vos côtés...Aussi je vous promets que je ne vous dérangerais pas si c'est ce que vous souhaitez...Mais laissez moi une chance de vous montrer ce que je vaux...Professeur. » Sa voix n'était plus qu'un souffle sur ces derniers mots. C'était quitte ou double, mais il ne pouvait nier qu'elle se donnerait à fond dans son rôle et ainsi, comme pour prouver ses dires, elle attrapa une chaise ainsi que les livres poussés plus tôt devant-elle avant de s'installer et d'ouvrir l'un des volumes, ne faisant que l'effleurer du regard, attendant, avec patience le moindre signe qui irait dans son sens.
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Arès O'Hara

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MessageSujet: Re: LENA (+) Bloody Hell.    LENA (+) Bloody Hell.  EmptyJeu 13 Oct - 2:02


Ombre et lumière. Elles sont intemporelles, éternelles et imprévisibles. Elles s'entremêlent, s'enlacent et s'embrassent mais sans s'équilibrer. Mais dans ton regard, les ténèbres reculent, insaisissable, ne laissant qu'une sourde luminosité dans l'émeraude qui le noie. Aussi dans mes veines se déploie la méfiance. Mais est-ce réellement la seule émotion qui m'embrase ? Où suis-je attiré par toi car je me perçois inconsciemment dans le néant qui ombre tes pupilles ? 


Le rideau de mes cils s'abaissa, dissimulant un regard qui épiait. Je me défiais de ceux qui tentaient de m'approcher. Les journalistes, les fouineurs, ceux qui étaient avides de scandale … j'en avais croisé plus que des gens bien dans ma vie. Qui était-elle réellement ? Cette question colorait mes turquoises dissimulées par une couronne d'ébène. Un voile de rougeur se dissémina dans ses joues et elle s'approcha d'un pas mal assuré. Mais ses doigts ne se refermèrent pas sur les livres que j'avais poussé vers elle, en espérant pouvoir la tester. Je n'avais aucune réelle idée de la réaction que j'avais espéré obtenir d'elle. Je ne voulais voir se dessiner que la fuite devant le tyran que je lui promettais d'être. Mais elle ne combla aucune de mes attentes. Elle se contenta de poser devant moi un dossier. Je levai un sourcil et levai franchement la tête vers elle pour croiser son regard. Des mots … ils furent nombreux à se glisser hors de sa gorge fine. Nombreux à me percuter, à un point tel que je me figeai, stupéfait. Une surprise qui illumina l'eau qui coulait dans mes iris tandis que je saisissais le dossier pour en lire le contenu. Mon second sourcil s'arqua, en un reflet parfait du second. Je cherchais à récupérer cette statue depuis des mois. Aux mains d'un homme qui amassait dans son seul intérêt, j'avais mené des négociations ardues sans le moindre effet. Qu'elle y soit parvenu me sidérait. Et à la surprise s'entremêla la méfiance. Quel genre de pouvoir avait cette femme pour avoir réussit à convaincre un homme qui ne voulait pas même en discuter ? Je me laissai aller contre mon siège, saisis mon portable et composai le numéro de son secrétaire. Il répondit à la deuxième sonnerie et je me lançai dans une conversation rapide, sans quitter des yeux ma nouvelle assistante. L'homme me confirma les faits et l'envoie de la statue à l'université. Incroyable ! Je raccrochai calmement et posai l'appareil près du dossier ouvert. Elle m'avait l'air timide et totalement coincée. Alors comment était-elle parvenue à réaliser un tel exploit ? Je me levai brusquement et m'approchai d'elle. Elle se révélait être une énigme, mais je n'étais pas certain qu'éveiller ainsi mon intérêt était une belle idée. Je n'étais pas doué pour la confiance car je connaissais son monde et son revers. Je jouais dans la lumière, mais j'avais vécu dans une obscurité dont les cendres me suivaient aussi facilement que mon ombre. Alors … qui était-elle ? Ombre ou lumière ? Je m'immobilisai à quelques millimètres d'elle et, coulant les mains dans les poches de mon jean, penchai la tête. Mon souffle rebondit sur le lobe de son oreille et caressa mes lèvres mouvantes. « Puisque tu l'espérais, je te dis merci. » Je me redressai légèrement et plongeai dans son regard, qui paraissait immense sous les verres derrière lesquels elle dissimulait ses traits. « Mais tu es certaine que me dévoiler cette carte aussi rapidement était très intelligent ? » la provoquai-je avec un soupçon de sourire sur mes lèvres incarnates. Je m'adossai à mon bureau et penchai légèrement la tête sur mon épaule.  « Après un tel tour de force, ne pas te laisser une chance serait complètement idiot de ma part. Mais je te préviens, si tu n'es pas ce que tu sembles être, je te le ferais regretter. De même que si tu t'avises de me prendre pour un imbécile. Je te souhaite sincèrement, si c'est le cas, de ne pas obtenir ma confiance. J'ai la rancune tenace. » Je l'observais intensément, cherchant, guettant la moindre faiblesse dans mon regard. Mais les secondes défilèrent sans que je ne perçoive rien d'autre que cette timidité qui semblait l'habiller comme une seconde peau. Je me redressai et, repoussant les manches de mon pull fin sur mes bras, esquissai un sourire. Ce n'était ni un dessin naïf, ni même terrifiant. Il était simplement un mélange de deux mondes, de deux couleurs, de deux opposés. Comme je l'étais. Un mélange de passé et de présent. De rage et de calme. De chagrin et de détachement. D'enfant et d'homme. « Puisque je te mets à l'essai, je vais te chercher un bureau. Sinon je vais faire une crise d’agoraphobie. » me moquai-je en quittant la pièce d'un pas félin. Je laissai la porte entrouverte et frappai à la porte de Kjeld, qui se renversa sur son dossier en m'observant attentivement. « Tu as un bureau supplémentaire ? »  « Elle n'a pas fuit ? Elle est plus solide que je le pensais. » plaisanta t-il en me désignant du menton le petit bureau coincé entre la fenêtre et un haut palmier. Je m'approchai de lui et posai les deux mains à plat sur le sien. « Tu as toujours son CV ? » Il opina, ouvrit un tiroir et me tendit une feuille plastifiée. Je le pris et parcourus rapidement des références, somme toutes extraordinaires.  « J'ai fait des recherches et c'est une des héritières d'une riche famille. Sois gentil avec elle. »  « Je ne sais pas être gentil. »  « Tu ferais un formidable Don Juan si tu t'en donnais la peine. » me fit-il remarquer en croisant les mains derrière sa tête. « Tu sais que tu as un fan club ? » Je haussai un sourcil, lui coulai un regard noir et pliais la feuille que je rangeai dans ma poche arrière. « Non, mais sérieusement Arès, sois raisonnable. Tu es épuisé et elle est là pour t'aider. Si tu ne veux pas profiter de la situation concernant son argent, profite au moins de sa présence. Elle est payé pour ça. » Je saisis le bureau à bout de bras, le soulevai et, le remerciant d'un signe de tête, le portais jusque chez moi. Raide comme la justice, elle attendait près de ma table de travail. Je posai la table en face du mien, pour pouvoir la surveiller, et y installai une chaise que je réservai d'ordinaire à mes étudiants.  « Tu auras besoin d'un ordinateur portable. » lui précisai-je avant d'attraper mon sac et ma veste. « Je dois assurer mes cours mais on reparle de ta seconde chance au déjeuner. Si tu n'as rien contre le fait de manger à la mode estudiantine. » J'enfilai mon blouson de cuir, fis sauter le sac sur mon épaule et sortis. Du coin de l’œil, je suivis ses mouvements. Si elle restait … Mais, contrairement à ce que me laissaient imaginer mes soupçons, elle me suivit d'un pas plus leste que je l'aurais imaginé. Quoique … vu son patronyme, elle avait certainement suivit des cours de maintien. Je verrouillai derrière nous et la précédai jusqu'à l'amphithéâtre. Je lui fis signe de s'installer au premier rang et installai le rétro projecteur tandis que les étudiants entraient. Trois d'entre elles s'approchèrent pour me déposer des pommes sur le bureau. Elles en faisaient une habitude depuis le début de l'année, dont aimait se moquer un ami qui avait sa propre côte de popularité. La seule chose qui nous distinguait était ma mauvaise réputation qui semblait plaire à la jeune gente féminine, et mon histoire d'amour avec une étudiante qui leur donnait trop d'espoir. Une ombre macula mes prunelles mais je me repris rapidement et commençai mon cours d'une voix chaude. La passion me transfigurait. Elle était un baume sur mes blessures. J'aimais profondément ce que je faisais et ces sentiments, morts autrement, attisaient la vie dans mes veines. J'en oubliais l'ombre et la douleur. Car le passé qui me hantait était autrement plus lumineux que celui que baignait le chagrin. Et celui là, je le tirais vers le présent non pas comme un poids, mais comme une nécessité. Les deux heures filèrent, la sonnerie retentit et je donnais la date du prochain examen. Ils attendirent que j'eus finit pour quitter la salle, la plupart en me saluant. J'attrapai les pommes et en lançai une à mon assistante avant d'aller assurer mon premier TP de la journée. Quand la sonnerie indiqua l'heure du déjeuner, j'en avais presque oublié la blonde qui me suivait. Je me renversai sur le dossier de ma chaise et posai les yeux sur elle. Maintenant que j'en avais terminé, le mystère revenait me titillait.  « Pourquoi es tu vraiment ici ? »
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MessageSujet: Re: LENA (+) Bloody Hell.    LENA (+) Bloody Hell.  EmptyJeu 13 Oct - 22:33


lena & arès

you just might see a ghost tonight.

La stupéfaction avait enrobée ses prunelles noyées de saphir, pour ensuite laisser poindre dans cet océan tourmenté cette méfiance quant à cette trouvaille, ce trésor qu'elle lui offrait sur un plateau d'argent. Elle était consciente que ce geste suffirait à éveiller les doutes et soupçons à son égard C'était audacieux et risqué, mais elle savait très bien comment mener le jeu. La méfiance devait s'épanouir dans son être pour ensuite s'effacer petit à petit, n'étant plus qu'un souvenir brumeux, une sensation amère distillée. Elle se retint de sourire, les émeraudes parcourant ces lignes noirâtres, mots qu'elle ne retenait véritablement, écoutant d'une oreille la conversation qui se tenait entre lui et ce qui devait être le secrétaire de l'homme qui avait fini par céder devant la somme proposée en échange de cette statuette maintenant en la possession du brun. Elle concentrait son attention sur ces pages aux propos historiques dont elle ne retenait que les faits importants sans se soucier des détails, attentive aux moindres mouvements, aux moindres bruits. Mais ce fut le silence qui vint accompagné la fin de cette brève discussion suivi d'un raclement de chaise qui lui fit relever son visage poupin. Elle écarquillait les prunelles devant une distance à présent inexistante, dessinant une surprise qui n'était feinte, une surprise qui s'intensifiait alors qu'il penchait son visage vers le sien, glissant quelques mots à son oreille de sa voix chaude, ses lèvres effleurant son lobe, tirant un frisson dans son être. Le désir...Il naissait, pulsait dans ses veines. Vif et tranchant. Ses ivoires caressaient son inférieure, son expression peignant la timidité et le mal être, une certaine rougeur se dessinant sur ses joues crémeuses alors qu'il se redressait en posant son regard perçant sur elle. Elle ne s'était attendue à ce geste qui avait fait naître une certaine tension qu'elle camouflait sous ce rôle qu'elle devait joué en permanence. Il n'était vivant que parce qu'elle avait besoin de s'assurer qu'il n'avait de preuves matérielles, il ne serait ensuite plus qu'une ombre, un corps sans vie, un âme arrachée. Les mots coulaient de cette bouche charnue en un mélange de provocation et de franchise qui dessinait la confusion sur son teint opale. Il lui donnait une chance, tout en laissant plané cette menace voilée, celle que si elle ne s'avérait être celle qu'elle prétendait, elle le regretterait. Elle aurait presque ri de cette situation incongrue mais elle restait calme, habillée de cette timidité qu'elle ne cessait de jouer, consciente qu'il la testait en la scrutant de ses prunelles intenses, guettant le moindre signe suspect qui fausserait son image. Elle soutenait son regard, sans broncher, l'émeraude ne reflétant que son innocence et sa timidité. Elle glissait ses doigts sur ses lunettes qu'elle repositionnait correctement sur son nez tandis qu'il se redressait, remontant les manches de son pull tout en affichant un sourire aux émotions éparpillées, annonçant qu'il allait lui chercher un bureau tout en quittant la pièce d'une démarche animale. Elle poussa un long soupir, enlevant les lunettes, pressant légèrement l'arête de son nez, murmurant quelques mots en sa langue natale. Sa personnalité était complexe, mêlant le chaud et le froid avec une facilité désarmante. Il fallait qu'elle se montre très prudente si elle voulait que son plan fonctionne sans anicroche. Le bout de sa langue effleura le pourpre de sa lèvre, son regard coulant vers les papiers éparpillés sur le bureau, mirant le téléphone posé à quelques centimètres d'elle, ses doigts glissaient sur la surface plane, mais n'eurent le temps de dérober l'appareil, sa main venant se poser contre le cahier qu'elle pressait contre elle alors qu'il entrait à nouveau dans la pièce, portant à bout de bras un petit bureau qu'il plaça face au sien. Elle l'écoutait attentivement, hochant en un signe imperceptible la tête tout en fuyant subtilement son regard. Il parlait de ses cours qu'il devait assurer et si c'était une occasion de fouiner un peu durant ce laps de temps, elle devait néanmoins jouer son rôle à la perfection en tant que passionnée qui avait soif d'apprendre auprès d'un être qu'elle admirait avec ferveur. Elle le suivit quelques secondes après qu'il ait quitté son bureau, poussant un léger soupir qui se voulait nerveux tout en le suivant jusqu'à l'amphithéâtre où elle prit place au premier rang selon sa directive, ouvrant un de ses cahiers pour prendre des notes tout en le surveillant du coin de l'oeil. Trois jeunes filles s’avançaient vers le bureau, posant des pommes à la chaire rougeâtre tout en affichant des sourires candides. Pathétique. Son regard se posait sur sa future cible qui se perdait dans une passion qui transfigurait ses traits. Elle prit quelques notes à la volée, mais son regard s'attardait sur sa silhouette, mirant chacun de ses gestes, buvant chacune de ses paroles. Il aimait ce qu'il faisait, c'était indéniable, mais cela ne suffisait à attendrir cette âme noirâtre, ce coeur qui pulsait à l'idée de ce dénouement fatidique. La sonnerie annonça la fin du cours tandis qu'elle se redressait souplement, glissant la bretelle de son sac sur son épaule d'un geste malhabile, tout en se dirigeant ensuite vers le brun qui lançait une pomme dans sa direction. Elle fit exprès de rater son coup, la rattrapant de façon maladroite tout en esquissant un léger sourire gêné avant de l'accompagner à nouveau et ce jusqu'à l'heure du déjeuner. Elle n'avait été qu'un fantôme, que son ombre, ne s'exprimant que peu, restant en retrait tout en ne faisant que prendre des notes, l'observant avec attention pour ainsi l'étudier, graver dans son esprit chacune de ses habitudes qui l'aiderait dans l'accomplissement de ce piège qui petit à petit se tissait autour de lui sans qu'il en est conscience. Elle pénétra dans la pièce à sa suite, posant son sac sur le bureau en face du sien tout en sortant divers cahiers avant que sa voix ne brisait le silence. Elle fit semblant de sursauter, lâchant ainsi quelques livres qu'elle tenait en main et qu'elle s'empressait de ramasser, réfléchissant rapidement pour ensuite se redresser en posant les livres soigneusement sur la table boisée. « Pour vous assister. » murmura t'-elle d'une voix timide tout en lui coulant un rapide regard légèrement fuyant. « Je n'aurai peut-être pas dû m'emporter au sujet de cette statuette et sans doute vous demandez votre avis auparavant, mais vu que c'était un objet de collection inestimable...J'ai tendance à m'emporter sans vraiment réfléchir. » Un rire bref et nerveux accompagnait ses paroles tandis qu'elle glissait ses doigts dans les mèches blondes à présent éparses, sa queue de cheval n'étant plus. « Et dans mon empressement j'ai oubliée de me présenter... » souffla t'-elle tout en se redressant légèrement, frottant ses mains contre le tissu de sa robe. « Milena Davies. » Elle avait ce léger accent russe, une nationalité dépeinte par son prénom et qui se ressentait dans chacun de ses mots, mais elle avait abandonnée son nom de famille pour un plus américanisé, appartenant de toute façon aux deux nations, même si l'une était plus chère à son coeur que la seconde. « Je vous avoue que j'ai réussie à obtenir cette statuette seulement grâce à l'argent laissé en héritage par ma famille...Ce qui fait une somme assez conséquente que j'espère pouvoir utiliser pour vous aider dans diverses transactions à l'avenir. » continua t'-elle dans un faible murmure, se donnant l'image de cette jeune fille qui cherchait son assurance tout en se laissant guidée par la passion. « Je me répète, mais je ne vous importunerais pas et je resterais de mon côté, à simplement vous décharger et à vous aider pour votre travail à l'université et au musée. » Elle resta quelques secondes silencieuse avant de prendre à nouveau la parole tout en se mouvant légèrement de quelques pas en se souvenant d'un détail, d'un événement murmuré par ce collègue blond. « J'ai entendu dire qu'il y aurait une exposition au musée, voulez-vous que je m'occupe des sponsors ? Ou de n'importe quoi d'autres ? » Elle plantait timidement son regard dans le sien, mais au fond, cette situation la rendait perplexe. Il était fascinant et insaisissable, l'ombre et la glace enrobant ses iris noirâtres, parsemé de l'écarlate d'un charme naturel presque magnétique. Il était un mystère...Un mystère qu'elle ne voulait cependant résoudre. Il n'était qu'un contrat, une exécution, une cible. Le reste lui importait peu.
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Arès O'Hara

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MessageSujet: Re: LENA (+) Bloody Hell.    LENA (+) Bloody Hell.  EmptyJeu 20 Oct - 23:18


Ombre et lumière. Elles sont intemporelles, éternelles et imprévisibles. Elles s'entremêlent, s'enlacent et s'embrassent mais sans s'équilibrer. Mais dans ton regard, les ténèbres reculent, insaisissable, ne laissant qu'une sourde luminosité dans l'émeraude qui le noie. Aussi dans mes veines se déploie la méfiance. Mais est-ce réellement la seule émotion qui m'embrase ? Où suis-je attiré par toi car je me perçois inconsciemment dans le néant qui ombre tes pupilles ? 


Cette femme était le stéréotype même de la secrétaire coincée et timide. Mais un tel portrait, peu flatteur, ne suffisait pas à souffler sur la flamme de la méfiance qui luisait tenacement dans mon être. Je plissai les yeux, suivis le mouvement de la jeune femme qui s'empressa de ramasser ce qu'elle venait négligemment -ou pas- de faire tomber, et attendis patiemment qu'elle prenne la parole. Mais plus que sa réponse hésitante, ce furent les deux émeraudes qu'elle posa brièvement sur moi qui retinrent mon attention. Malgré la personnalité transparente qu'elle affichait, elle dégageait quelque chose d'indéfinissable et mystérieux. Quelque chose de sexuellement attirant. Une sourde chaleur se dissémina dans mes veines et une ombre macula mes iris. L'ombre du souvenir. La blondeur de sa chevelure roussit, à la manière des feuilles qui se flétrissent à l'automne, et ses yeux brunirent. Un sourire autrement naïf se peignit sur ses lèvres fines. La femme qui se présentait n'était plus celle que j'avais rencontré ce matin même. Elle était un fantôme du passé. Elle était ma culpabilité. Mon cœur manqua un battement et un fin voile d'humidité opacifia mes yeux tourmentés. Je me crispais et enfonçai les doigts dans mes paumes. La tristesse me poignarda, rouvrant une plaie béante dont suinta des larmes de sang. J'effaçai mon paysage de mes paupières. Les paupières closes, j'inspirai profondément. Le voile des illusion se déchira quand je les rouvris, dévoilant un autre visage. Une autre femme. La mâchoire contractée, je restai silencieux, plus sombre et plus tendu. Si j'avais appris à calfeutrer mes émotions les plus intimes et à dissimuler ces quelques rares et poignantes hallucinations, j'étais cependant incapable de cacher l'obscurité qui me noyait dans ces quelques moments. Mais le désir qui empoisonnait mes veines subsistait. Il battait mes veines au rythme d'un cœur dont la mélodie m'était étrangère. Et quoi ? Après l'étudiante, j'allais craquer pour mon assistante ? Indifférent à sa présence, j'eus un léger rire sardonique, qui éclaboussa mon regard d'un flux noirâtre dangereux. Incroyable. Imbécile. Je tirais ma chaise, qui racla le sol en un bruit insupportable. Mais il suffit pour assassiner le souvenir qui me meurtrissait. Son image s'évapora, emportant avec elle une culpabilité étouffante. Je lui coulai un regard absent et quittai la pièce sans plus me préoccuper d'elle. Elle n'avait fait que répondre à une question et elle n'était pour rien dans les blessures qui régissaient mon comportement. Je serrai les doigts autour de la lanière de mon sac et regagnai mon bureau, indifférent à ce qui se déroulait autour de moi. Quand je parvins dans la pièce, je claquai la porte. Mon blouson de cuir finit sur le sol, suivit de près par mon sac que je remplaçais par un autre, à la fonction différente. Jumeau de celui que j'avais à la maison, il pendait dans un coin de la pièce, derrière une fausse plante. Je frappais. Je frappais jusqu'à ce que mes poumons crient grâce. Je frappais jusqu'à ce que ma gorge écarlate me supplie de lui accorder une rasade d'eau. Je frappais jusqu'à ce que la douleur m'empoisonne les côtes et supplante celle qui vivait, violente, dans un cœur à l'agonie. Quand je ne fus plus qu'un amas brûlant de chaire, rythmé par les battements de ce muscle pesant, je cessais. Mes mains abîmées embrassèrent le sac de sable et mon front moite s'y pressa. J'avais du mal à respirer et des flammes me traversaient. Mais toutes les toxines libérées par mes souvenirs s'en étaient allées. Quand je tournais la tête pour reprendre corps avec la réalité, je ne la vis nulle part. Je retirai mon t-shirt et le remplaçai par celui que je laissai dormir dans un tiroir au cas où. Sans faire cas du reste de mon apparence, je rassemblais mes affaires et assurais mon dernier cours de la journée, celui du début d'après midi. Du coin de l’œil, je la vis assise au premier rang. Elle avait recoiffé ses cheveux blonds, dont les boucles folles laissaient déjà un souvenir impérissable dans mon esprit à vif. Et plutôt que ma libido, je fis jouer mon esprit scientifique. Cette femme me posait plusieurs problèmes. Et je n'avais qu'un moyen de le régler. Si elle était réellement timide, elle ne pouvait réagir que d'une seule façon. J'inspirai profondément. Et si elle était ce qu'elle paraissait … alors … je n'avais plus qu'à coucher avec. La sonnerie marqua la fin des cours et je rangeai mes affaires, non sans saluer de la tête ceux qui passaient. Basculant le sac à dos sur mon épaule, je rejoignis la jeune femme et esquissai un sourire lent, qui trancha avec le visage que je lui avais offert plus tôt dans la journée.  « Bien Léna … si tu veux réellement m'apporter ton aide … il va falloir me rendre un service. » Sans lui laisser le temps de tergiverser, je saisis son poignet et l'attirai vers moi. Si elle était réellement cette riche héritière timide et coincée, elle ne pouvait réagir que d'une seule manière. Son buste rebondit contre mon torse et j'approchai mon visage du sien pour souffler sur ses lèvres, comme si j'allais l'embrasser. Son parfum effleura mes narine et le désir embrasa mes prunelles. Je le laissais faire. Je le laissais transparaître dans mon regard, rougir mes pommettes et mes oreilles. Je le laissais maculer mes iris et dilater mes pupilles. « Accompagne moi ce soir à un gala. » Je pressai mon pouce à sa paume et la caressai doucement. « Sois ma fiancée pour un soir. » Ses mots éveillèrent aussitôt en moi de douloureux souvenirs, que je fis fuir d'un regard. D'un regard immergé dans un océan de jade. M'arrachant au charme de ses prunelles, je reculai la tête pour la laisser respirer et esquissai un sourire amusé. « Je cherche de nouveaux investisseurs pour mon prochain chantier, en Chine. Si tu te présentes comme ma riche fiancée, tu attireras comme un papillon, beaucoup plus que je ne saurais le faire, en particulier avec ces messieurs. » Je plantai mon regard dans le sien et ajoutai plus rauque.  « Et non je ne te demande pas de séduire. Je veillerais sur toi comme je veillerais sur la prunelle de mes yeux. Je te demande simplement de jouer le jeu et de m'aider … dans l'intérêt du musée. » D'un geste lent, je glissai une de ses mèches folles derrière son oreille. « Alors …. qu'en dis-tu Léna ? Prête à faire semblant d'être amoureuse de moi dans l'intérêt de l'archéologie ? » Je la relâchai, mais laissai reposer sur elle un regard qui oscillait entre glace et brûlure. Comment allait-elle réagir ? Serait-elle jusqu'au bout ce timide visage qu'elle m'avait présenté ?  
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