(57a ; solice) i'm making you my only one

C'était courant les matins comme ça. Toi, tu étais encore dans le salon depuis la veille, t'écrivais sur une feuille de papiers avec l'alphabet bulgare, t'essayais de régler tes soucis avec un de tes anciens clients qui te disait qu'il n'avait pas reçu ce qu'il avait demandé, à savoir la mort de quelqu'un d'autre. Pourtant tu ne pouvais pas assassiner deux fois la même personne, et il n'était pas question que tu retournes en Bulgarie. Et pour ça, tu n'avais pas dormi de la nuit. Pourtant tu lui avais bien dis à ta fiancée, que t'arrivais, que t'allais venir te coucher. Mais tu ne l'avais pas fais. Tu t'étais occupé de tes problèmes, et t'avais passé des heures dans la nuit à regarder ce qui était préparé pour votre mariage. Même à l'écrit, tout te semblait si faux. Parfait, certes, mais faux. Tu savais que tu faisais une erreur, mais en soit tu ne pouvais pas vraiment faire autrement. Tu savais que si Solice apprenait que tout n'était que mensonges, ça la blesserait quelque part, alors tu faisais attention, tu vérifiais souvent même l'historique internet pour voir si elle n'était pas tombée sur des choses sur toi, et tu supprimais les pages que tu regardais, où les systèmes de police bulgare disait que tu avais assassiné ta famille alors qu'à cette époque-là, t'avais que seize ans. Tu faisais attention à tout, ça en devenait fatiguant. Tu savais que forcément, tu ferais moins attention après le mariage. Quand tu pourras rester en Amérique sans craindre qu'on t'envoie en Bulgarie, directement dans les mains de ceux que tu fuyais depuis quatre ans déjà.

C'était courant que tes matins se passent comme ça. Mais t'avais toujours les même manières. Tu finissais ta tasse de café que tu t'étais faite pendant la nuit, tu rangeais tes papiers dans l'armoire et ceux des préparatifs du mariage dans un autre des tiroirs de cette même armoire, et puis tu mettais tranquillement ta tasse dans le lave-vaisselle. C'était des gestes que t'avais presque l'habitude de faire, tellement tu dormais peu. Et comme toutes les fois, tu partais dans la chambre où ta fiancée dormait. T'étais grimpé sur le lit, tu te plaçais au dessus d'elle et t'embrassais sa joue, en essayant de la réveiller. Il était dix heures, à tes yeux c'était assez tard pour se lever. « C'est l'heure de se lever, princesse. » Et tu disais ces mots d'un ton bas, pour ne pas trop la brusquer. C'était trop habituel. T'avais déjà pris une routine alors que vous n'étiez pas encore mariés, c'était complètement stupide. Mais pour changer, tu t'étais allongé à côté d'elle. Tu ne t'étais pas relevé après l'avoir réveillée pour aller préparer le déjeuner cette fois, et tant mieux parce que même si tu t'améliorais un minimum tu faisais toujours tout cramer – mais il valait mieux faire semblant que c'était bon, sinon tu te vexait – et ce juste parce que tu étais fatigué. Et puis tu t'étais mis sous les draps, avec la brune qui te servait de fiancée, et tu t'étais placé correctement contre elle, passant une de tes mains dans les cheveux de la brune. « T'as bien dormi ? » Enfin une chose inhabituelle. Parce que oui, normalement tu posais jamais ce genre de questions que tu trouvais stupide. Comme demander si ça allait, si la nourriture était bonne, si on avait bien dormi, si tout allait bien quand on pleurait. Tu trouvais ça stupide, tout simplement. Mais cette fois tu t'étais décidé à être réellement comme les autres couples, à t'inquiéter pour le bon sommeil de ta future femme. Même si en soit, tu t'en foutais complètement.