AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache
Voir le deal
64.99 €

Partagez
 

 017 — where the streets have no name. (levi)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Andreas Muñoz

Andreas Muñoz

funny jokes : 139
registration date : 07/09/2016

• FRIDAY NIGHT.
recent purchases: cigarettes, crackers, needles, spray paint.
best buddies ever:
availability: PRIS/silas, zachary, levi, tc.

017 — where the streets have no name. (levi) Empty
MessageSujet: 017 — where the streets have no name. (levi)   017 — where the streets have no name. (levi) EmptyMer 14 Sep - 18:42


-  where the streets have no name.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -  
LEVI & ANDREAS


Il en avait vus d'autres.
Littéralement.

Il en avait vus d'autres, se mettre à crier. Il en avait vus d'autres, se tirer dans le pied. Juste pour faire cesser la peine. Juste pour essayer de rentrer. Il en avait vus d'autres, être pris en charge par des services plus compétents. Et la MP était passée derrière. Il les avait vus, et il avait mis les mains dans leurs chairs. Il les avait vus, et leur avait dit de tenir le coup. De tenir bon. Il s'était dit la même chose, le jour où son tour était venu. L'espace d'un instant, l'espace d'une seconde. Avant de perdre la vue, avant de perdre le sens. Avant de perdre pied, et aussi sa conscience. Et alors, il avait dérogé. À la règle, à tous ces principes qu'il avait répétés aux autres avant lui. Il avait crié. Aussi fort que possible. Du fond des âges, du fond de ses tripes. Crié à ne plus s'entendre. Les oreilles bouchées par le souffle des déflagrations. Du métal sous la peau et ses muscles à nus. Ses mains resserrées sur de la viande. De la bouillie qui lui avait autrefois appartenu. Souffle perdu et regard flou. Le froid était venu frapper, et les frissons et la peur. Il avait glissé. De l'autre côté du miroir.

Alors, il leur avait dit d'aller se faire foutre. Et d'autres choses encore. Ça lui avait valu quelques doses de calmants en plus, enfermé dans une chambre aseptisée. Bête en cage. Aller se faire foutre. Il savait très bien ce lui faisait. C'était son travail. C'était son domaine. Il pouvait regretter, maintenant. Même si il ne le ferait jamais vraiment. Trop d'honneur, trop de peine. Ça le perdrait. Ça le perdait. Et la douleur dans sa hanche, et le léger décalé de ses pas. Eux, ils ne mentaient pas. Ni le vide, ni le métal. Il ne les écoutait pas.

Un haut-le-coeur. La sueur. Des gouttes sur le front, du froid dans la nuque. Il n'y avait rien, pendant des nuits. Et puis la bête revenait frapper à sa porte. Et les souvenirs, et les soupirs. Perdre la tête. Quand il ne dormait plus. Quand il ne savait plus. La différence, trop fine, entre cauchemar et réalité. Il avait gardé ça sous silence. Il n'avait pas besoin d'aide. Il était rentré, lui. Pas comme certains. Et c'était affreux, et c'était risible. Il était devenu tout ce qu'il dénonçait. La honte d'un pays, et la peur d'un enfant. Des frissons à même la peau, et puis le goût du sang. La rouille ne changeait pas. Jamais. Les paupières lourdes et les épaules lestées. Le premier coup était tombé. Au milieu de la nuit, au milieu du silence. Sa respiration erratique, son souffle saccadé. Il s'était relevé, instable. Accroché aux meubles, pour combler le manque de son équilibre. Des sutures pendantes, dans le vide. Ça lui vrillait les tempes. Comme jamais. Un râle lui avait échappé. Un bruit mat, un bruit sourd. En retombant au sol. Il avait fauché une lampe, bulbe de lumière éclatant en mille morceaux. Et ça sifflait. Encore et encore. Des noeuds sous la peau, les nerfs tendus. Il aurait fallu la seringue et l'opiacé. Que ses doigts ne tremblent pas. Les maux se doublaient toujours dans les meilleurs moments. Un coup dans l'air, un coup dans le vide. Si seulement tout cela pouvait sortir de sa tête. Au moins pour une nuit. Rien qu'une nuit. Frappée, elle aussi. Le mouvement était venu instinctivement. Des reculs, contre la brique. Il hyperventilait. Et sur le mur, des traces de sang.
Revenir en haut Aller en bas
Levi Miller

Levi Miller

funny jokes : 479
registration date : 09/08/2016

• FRIDAY NIGHT.
recent purchases: cigarettes; alcohol; condoms; dog food; chips; weed
best buddies ever:
availability: open (6/7) /olivia, tyrell, héloïse, andreas, bobbi, noam.

017 — where the streets have no name. (levi) Empty
MessageSujet: Re: 017 — where the streets have no name. (levi)   017 — where the streets have no name. (levi) EmptyLun 19 Sep - 23:26


{ where the Streets have no name}
crédits/ tumblr ✰.

Encore raté. La boule de papier roulait à côté de la corbeille. Il croisait les bras et laisser son visage tombait sur la table, lentement. Un soupir traversait ses lèvres. Il y avait bien trop d'alcool qui coulait dans ses veines pour qu'il puisse écrire quoi que ce soit. La boule au ventre, il fermait les yeux. Ces derniers temps, il se sentait misérable, mais il faisait avec, au fond, ça ne le dérangeait pas. Le problème résidait peut-être ici. Sa vie n'avait aucun sens ces derniers temps. Un véritable déluge à travers lequel il flottait tant bien que mal. Il cherchait appui où il le pouvait, mais n'en trouvait aucun. Il se redressait, puis laissait sa tête basculait en arrière avant de passer une main lasse dans ses cheveux mal coiffés. Du bout des doigts, il attrapait sa bière et en buvait le fond. Un nouveau soupir. Puis son regard tombait sur sa machine à écrire qu'il repoussa, presque avec dégoût. Pourtant, le jour fatidique approchait. Les gens au-dessus de lui, ceux qui se faisaient des couilles en or sur son travail, attendait un nouveau bouquin dans les mois à venir. Personne ne veut d'un écrivain qui n'écrit pas. Ses voyages nocturnes, ses relations avec l'alcool ou encore ses tentations avec les femmes ne lui apportaient rien sur le plan artistique pourtant il continuait. A se détruire le foie, à passer ses nuits à vagabonder comme une âme en peine, à enchainer les coups d'un soir insignifiants. Il n'avait aucune idée du pourquoi, mais il continuait. C'était comme s'il se devait d'avancer, de peur de chuter en route. Il se mettait des visières faisant semblant de ne pas voir que sa vie partait en vrille. Il se disait qu'en continuant d'avancer, il finirait par trouver une chemin plus rassurant, plus lumineux. Il espérait. Ces derniers temps, c'est tout ce qui lui restait à Levi ; l'espoir.

Plaquant ses mains sur la table, il se décidait à se lever pour rejoindre son lit. Déambulant dans les couloirs de l'appartement, il finissait par arriver devant la porte de sa chambre. Puis un bruit sourd. Il se figeait après avoir sursauté. Un silence remplit l'appartement. Plus rien. Il attendait quelques minutes en tendant l'oreille. Il se retournait dans le couloir ; il lui semblait que le bruit venait de l'appartement d'Andy, son voisin. Ses sourcils se fronçaient. Il avait un peu trop bu, ses tempes en étaient douloureuses. Il secouait la tête se disant que ce n'était rien. Mais un nouveau bruit l'en dissuadait. Un bruit de verre cette fois. Sans plus réfléchir, il se dirigeait d'un pas pressé vers la porte d'entrée jetant un coup d'oeil furtif au passage sur son agent qui dormait telle une princesse sur le canapé. Arrivée devant la porte de son voisin, il toquait. Une fois. Encore. Il se grattait la nuque avant de réessayer. Toujours aucune réponse. Une idée lui traversait l'esprit. Le taux d'alcool dans son organisme avait dû la rendre intelligente à ses yeux. Il se reculait et fonçait, l'épaule en avant. La première tentative fut vaine. Elle ne fit que lui arracher une grimace de douleur alors qu'un juron traversait ses lèvres. Il retentait sa chance et la porte s'ouvrit en fracas. Il n'eut pas le temps de réfléchir à comment réagir à la scène qui se déroulait sous ses yeux. Des objets cassés jonchaient le sol, Andy était en sueur, mais ce qui attira son attention tout d'abord furent les marques de sang sur le mur. Il s'empressait de se diriger vers Andy et l'entourait de ses bras pour qu'il arrête. « It's gonna be okay. Calm down. Breathe. It's okay. » Qu'il ne cessait de lui répéter. Il restait comme ça attendant qu'il reprenne son souffle et ses esprits. Tous ces mouvements rapides lui avaient donné le tournis, si bien qu'il posait sa tête sur l'épaule d'Andy. La pièce tournait alors qu'il essayait de comprendre la scène. Devant la situation, il n'osait pas lui demander comment il allait. Un silence planait. Seules leurs respirations saccadées résonnaient dans l'appartement. Ils n'étaient pas proches, mais Levi l'appréciait ce jeune. A de nombreuses reprises, ils avaient partagé une bière, à parler de tout et de rien. Au début, c'était surtout l'écrivain qui prenait son temps de parole, mais au fur et à mesure, il avait réussi à le faire parler. Disons qu'il avait commencé à le dompter du mieux qu'il pouvait, ce Andy.
Revenir en haut Aller en bas
Andreas Muñoz

Andreas Muñoz

funny jokes : 139
registration date : 07/09/2016

• FRIDAY NIGHT.
recent purchases: cigarettes, crackers, needles, spray paint.
best buddies ever:
availability: PRIS/silas, zachary, levi, tc.

017 — where the streets have no name. (levi) Empty
MessageSujet: Re: 017 — where the streets have no name. (levi)   017 — where the streets have no name. (levi) EmptyMer 21 Sep - 21:21


-  where the streets have no name.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -  
LEVI & ANDREAS


Un coup.
Au coeur.

Un coup. Frappé. Il tremblait. Le vague à l'âme et la mort au coeur. Il tremblait, parce que le froid l'avait étouffé. Des remous sur la peau, le mal de mer. L'envie de vomir, l'envie de mourir. Un coup. Et dans son crâne, ça résonnait. Un bruit insupportable. Un bruit insurmontable. Celui qui revenait, à chaque fois que tout flanchait. L'air qui se déchire. Et sa peau avec. Il ne se rendait plus compte. Il ne le sentait plus vraiment. Il aurait aimé une chose. Une seule et unique. Que ça s'arrête. Il aurait fallu l'éther, le sommeil et l'oubli. Enfin le silence, enfin la paix. Mais les choses ne venaient pas. Seulement le fracas. Un coup. Et puis un autre, et le craquement indistinct. Une silhouette floue, vacillante. Regard aveugle levé vers un inconnu familier. Il haletait, les lèvres tremblantes. La peur au ventre. La masse de l'écrivain vint s'échouer contre la sienne. Des battements de cils, des battements de sang. Et ses bras, et sa force. Pour le retenir, le détenir. Comme un père. Des mots rassurants, des maux s'assurant. Tout lui manquait, mais la pression le rappelait. À la vie, au réel. À ces sensations aiguës qui pourtant le désertaient. Ses doigts serrés sur son bras, et son crâne douloureux. Des couteaux dans la gorge, des lames trop dures à ravaler. Un râle.

Un voisin. Rien qu'un voisin. Il lui volait son réseau internet, et une bière de temps à autres. Il avait fini par laisser glisser des choses. Sans y faire réellement attention. Comme à son habitude, avec un sourire animal et un rictus de dédain. Envers lui-même, envers son monde. Envers tout ce qui se brisait sur ses os. Un voisin. Un simple voisin. Qui lui disait que les choses étaient encore possibles, et que ses idées ne valaient pas rien. Un voisin. La tête posée sur son épaule, un silence palpable. L'air s'était figé, et il en manquait toujours dans ses poumons brûlés à l'acide de ses cauchemars. Ça faisait mal, à chaque souffle. De se sentir ici, de se sentir vivant. Et impuissant. La bouche sèche, les idées embrumées. Il crispa des paupières, pour essayer de se calmer. Quelque chose de chaud et poisseux, dans ses cheveux. Le pétrole de ses veines. Ça va aller. Il ne l'entendait pas comme ça, lui. Les mains tremblantes, le visage pâle. Des relents de panique revenant lui serrer la trachée. "Please-" Un aveu, une supplique. Étranglé, étouffé. S'il-te-plaît, je t'en supplie. Des moucherons devant les yeux, sueur froide finissant sa course dans le creux de son cou. "Make it stop." Il n'avait pas la force. De quémander sa boîte de secours. De poser les garrots, la perfusion dans le bleu des autoroutes se dessinant sous sa peau. Il n'avait pas la force. De tenir l'aiguille, de s'offrir à lui-même une halte au milieu du désert. Le poids de l'homme contre lui, le poids sur ses épaules. Il le regardait sans le voir. Il lui parlait sans y croire. Une lettre, à l'aide.
Revenir en haut Aller en bas
Levi Miller

Levi Miller

funny jokes : 479
registration date : 09/08/2016

• FRIDAY NIGHT.
recent purchases: cigarettes; alcohol; condoms; dog food; chips; weed
best buddies ever:
availability: open (6/7) /olivia, tyrell, héloïse, andreas, bobbi, noam.

017 — where the streets have no name. (levi) Empty
MessageSujet: Re: 017 — where the streets have no name. (levi)   017 — where the streets have no name. (levi) EmptyMar 4 Oct - 20:11


{ where the Streets have no name}
crédits/ tumblr ✰.


Tout s'était enchainé rapidement dans sa tête. Il n'avait pas pris le temps de réfléchir, de peser le pour et le contre, d'envisager les conséquences que pourraient avoir ses gestes. Lorsqu'il avait entendu les bruits sourds venant de l'appartement d'Andy, puis qu'il l'avait aperçu, titubant au milieu de son salon, il n'avait pas réfléchi avant de l'entourer de ses bras. L'empêcher de se faire plus de mal, c'était la première chose qui avait traversé son esprit. Levi a tendance à le cacher, mais il s'attache rapidement aux gens, et lorsqu'il les porte dans son cœur, il serait prêt à tout pour eux. Même s'il vous a rencontré il y a une semaine dans un bar miteux, si vous avez gagner sa confiance, que vous histoire l'a touché, qu'il vous a apprécié, il ferait n'importe quoi pour vous. Il le connaissait à peine ce Andy. Un jeune homme aux idées révolutionnaires, sa détermination l'avait touché. Il ne connaissait pas de personne comme lui, il était en quelque sorte unique, à sa façon, et c'est ce que Levi aimait chez les gens qu'il rencontré. Puis ils s'étaient confié l'un à l'autre, après plusieurs bières. Deux cœurs brisés partageant leurs histoires, leurs peines, leurs espoirs. Ca lui avait fait du bien à Levi, de se livrer, d'en parler à un inconnu. Quelqu'un qui ne le jugerait pas, qui serait simplement là pour l'écouter se plaindre, encore et encore. Il l'aimait bien ce gamin, vraiment.

L'ayant immobilisé, il ne savait pas quoi faire d'autre. Il attendait qu'il reprenne une respiration normale, mais il ne semblait pas se calmer. Il tentait de le rassurer ne sachant pas quoi faire d'autre, comment être utile dans cette situation. Jamais il ne s'était trouvé dans une situation pareille. Son cœur et sa gorge se serrait lorsqu'Andy lui demandait de l'aide, d'arrêter ; la douleur, sûrement. Il relevait la tête et balayait la pièce rapidement du regard. Des médicaments ou quelque chose, voilà ce dont il devait avoir besoin. Il devait bien y avoir une trousse de secours avec des médicaments et autres choses utiles quelque part dans l'appartement. Lui n'en avait pas chez lui, l'alcool était le meilleur des médicaments d'après ses dires. Lentement, il guidait Andy jusqu'à une chaise et l'y fit s'asseoir. Il se dirigeait vers la salle de bain -qu'il trouva après avoir ouvert plusieurs portes au hasard- en courant. Il sentait son sang tapait contre ses veines, son cœur battait la chamade ; il sentait la pression sur ses épaules, la peur que quelque chose arrive, qu'il ne puisse rien faire pour aider Andy. Il ouvrait les placards sans faire attention, les portes claquaient, les objets tombaient, mais il n'y portait aucune importance. Puis il tombait sur une boite qu'il ouvrait rapidement, et sans vraiment regarder ce qu'il y avait dedans, il la ramenait au salon. Il la jetait presque sur la table en face d'Andy. « What can I do now ? » Il voulait l'aider, faire cesser la douleur, autant qu'il le pourrait. S'appuyant sur la table, son regard ne lâchait plus le jeune homme. Le souffle coupé, les idées embrouillées, il peinait à reprendre ses esprits, à calmer lui-même sa respiration. Il ne faisait même pas attention aux traces de sang qu'il avait un peu partout sur lui et sur ses vêtements.
Revenir en haut Aller en bas
Andreas Muñoz

Andreas Muñoz

funny jokes : 139
registration date : 07/09/2016

• FRIDAY NIGHT.
recent purchases: cigarettes, crackers, needles, spray paint.
best buddies ever:
availability: PRIS/silas, zachary, levi, tc.

017 — where the streets have no name. (levi) Empty
MessageSujet: Re: 017 — where the streets have no name. (levi)   017 — where the streets have no name. (levi) EmptyMer 5 Oct - 19:29


-  where the streets have no name.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -  
LEVI & ANDREAS


Un pantin.
Désarticulé.

Désarticulé et sans âme. Un morceau de bois taillé, un sourire peint et du vernis. Des échardes, sous la peau. Et des fils pour le tenir en vie. Rien qu'un pantin, un jouet cassé. Machine infernale laissée à l'abandon. Et il manquait de force, malgré ses nerfs à vif. Malgré sa violence, malgré sa démence. Il était vide. Coquille creuse, décor en papier mâché. Fais que ça s'arrête. C'était tout ce qu'il pouvait faire. Tout ce qu'il pouvait demander. Parce que le reste lui manquait, et les mots pour se justifier. Justifier des maux sans nom et sans parole. Exposé à la lumière crue du regard d'un inconnu. Levi avait dû l'aider. L'aider à se relever, à remonter ce cadavre encore vivant. L'aider à porter cette carcasse handicapée, tronquée et rattrapée. Il avait sautillé pour suivre, appuyé sur son corps. Tremblant, de la fièvre et du froid. Son moignon en chimère, monstre qui par le vide mangeait son corps à petites bouchées.

L'abandonner. Le laisser là, sur une chaise. Il s'agitait, autour de lui. Tout s'agitait, autour de lui. Une enclume pesant à l'arrière de son crâne, et puis la volupté des ailleurs. Il battait des cils pour rester sur terre. Mains tordues, doigts crispés. Sur son propre corps, sur son propre être. une étreinte solitaire, de lui-même à lui-même. Pour contenir les hauts-le-coeur, les vipères et la bile. Celle qui brûlait, dans le fond de sa gorge. Des relents de mauvais souvenirs. Bête muette, monstre aveugle. Il était tétanisé, paralysé. Acteur passif d'une vie qui défilait devant ses yeux, dans les pas précipités et les grands mouvements de son voisin. Du bruit, encore. Du fracas, toujours. Et sa bouche se tordait, les paupières fermées sur une vision mélangée. Inspiration, expiration. Il essayait de reprendre le contrôle. What can I do now ? Des secondes de latence, les lèvres tremblantes et entrouvertes. Une boîte. Une boîte, abandonnée devant lui, et le visage de Levi.

Des battements de cils, des battements de sang. Il n'en savait rien, de ce qu'il y avait là-dedans. C'était juste la peine de cette vraisemblance. "Morphine-" Un simple mot, un simple souffle. Il essayait de garder les suppliques enfouies. Au fond de sa gorge, au fond de son corps. Car c'était toujours un coup de poignard, de se laisser dévaster. "I- I need a syringe." Ça s'entrecoupait, ça s'entrechoquait. Entre ses dents qui claquaient et sa voix qui sifflait. Essayer de contrôler. Il se forçait. Retrouver des raisonnements, tenter pour le moins. Retrouver des réflexes, même si il fallait simplement faire la dictée. Retrouver une autre vie. Quand c'était lui, de l'autre côté du miroir.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




017 — where the streets have no name. (levi) Empty
MessageSujet: Re: 017 — where the streets have no name. (levi)   017 — where the streets have no name. (levi) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
017 — where the streets have no name. (levi)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» i will try to fix you ▪ levi
» - Maybe tonight I'll call ya after my blood turns into alcohol. (Ft Levi Miller)
» lane boy (levi)
» à la croisée des chemins (levi)
» i'm just a sucker for pain (levi)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: • BOSTON (US/MA) :: downtown-
Sauter vers: